Secret Fires Magazine, en abrégé SFM, est un blog et projet de magazine qui s’intéresse aux « feux secrets » qui nous animent et qui nous poussent à nous lancer dans une entreprise, à faire l’éloge d’un artiste, à partager une expérience singulière, une pensée ou un rapport au monde.

En une phrase, on peut dire que SFM cherche à traiter de sujets originaux de manière conventionnelle, et de sujets conventionnels de manière originale.

SFM n’a pas pour objectif d’être élitiste, mais nous n’avons pas pour autant l’intention de vulgariser les sujets à outrance. Nous considérons que les articles doivent être compréhensibles pour chaque personne, même étrangère au domaine traité, sous réserve qu’elle fasse l’effort sincère de s’y intéresser.

SFM se qualifie comme « underground », terme utilisé afin d’éviter deux écueils : d’un côté celui des médias « mainstream » qui traitent trop souvent les sujets que d’une manière superficielle voire vulgaire ; de l’autre celui des courants « alternatifs » qui finissent trop souvent : soit par produire un contenu volontairement « décalé » et ironique, finalement tout aussi superficiel ; soit à s’engager dans une direction politique très précise, quitte à s’enliser dans de nouveaux lieux communs. SFM, pour sa part, fait le choix de faire confiance au respect et à l’intérêt mutuel, au flair de ses contributeurs, ainsi qu’à la probité de chacun.

Les aventures en tous genres sont hautement encouragées, qu’elles prennent la forme de rencontres, d’enquêtes ou encore de dossiers spéciaux.

Quelques couples de mots pour quelque peu colorer le spectre de la vision éditoriale : crêtes et forêts, routes et voies ferrées, Zone et terrains vagues, ballast et terrils, églises et industrie. Egalement nuit et aube, été et hiver, guitare et synthétiseur, voix et silence, femmes et hommes, animaux et plantes, enfants et vieillards, logique et argumentation, scepticisme et méthode, Dieu et blasphème.

Notre phrase en exergue « Remember when we used to ride underneath the power lines » provient de la chanson Secret Fires du Gun Club (paroles de Jeffrey Lee Pierce).

Vision à long-terme

Pour l’instant, SFM n’est qu’un modeste blog, et cela n’est pas près de changer.

Tout aussi inatteignable qu’il puisse être, le but ultime de SFM, ou disons plutôt l’objectif vers lequel il tend, est de susciter une émulation culturelle et intellectuelle dépassant les clivages et l’hégémonie des « nouveaux bien-pensants » pour aboutir à la création d’un réseau underground de contributeurs qui revendiquent leur propre pensée, leur propre démarche et qui, pour paraphraser l’écrivain américain Jack Kerouac, « cherchent de quoi » (cf. interview de Jack Kerouac sur Radio Canada en 1967).

Continuant sur cette lancée, nous ne pouvons nous empêcher de citer cette phrase magnifique – bien que galvaudée – du même Jack Kerouac :

“[…] the only people for me are the mad ones, the ones who are mad to live, mad to talk, mad to be saved, desirous of everything at the same time, the ones who never yawn or say a commonplace thing, but burn, burn, burn like fabulous yellow roman candles exploding like spiders across the stars and in the middle you see the blue centerlight pop and everybody goes ‘Awww!’ ”
(Kerouac, Jack. On the Road: The Original Scroll. London: Penguin Classics, 2008.)

Traduction libre : « […] les seuls gens qui comptent à mes yeux sont les fous, ceux qui sont fous de vivre, fous de parler, fous d’être sauvés, ceux qui veulent tout en même temps, qui jamais ne bâillent ni ne sortent un lieu commun, mais brûlent, brûlent, brûlent comment ces fabuleux feux d’artifice qui explosent telles des araignées parmi les étoiles et au milieu vous voyez cette lumière bleue qui fait paf et tout le monde qui crie ‘Oooh !’ »

-Freddy Van Ballast